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Transport routier de marchandises : un secteur sous tension face aux défis économiques et législatifs

Transport routier de marchandises : un secteur sous tension face aux défis économiques et législatifs

Le transport routier de marchandises fait face à une hausse généralisée des coûts et à un avenir incertain, marqué par des réformes sociales et des fluctuations économiques. Après une année 2024 caractérisée par une augmentation des charges, les prévisions pour 2025 soulignent des défis structurels et géopolitiques majeurs.

Le secteur du transport routier de marchandises traverse une période de fortes turbulences, marqué par une inflation persistante et des incertitudes législatives majeures. En 2024, les coûts des entreprises ont continué de croître, malgré une baisse notable des prix du carburant.

Selon le Comité national routier (CNR)les coûts hors carburant ont augmenté de 5,5 % en moyenne, sous l’effet conjugué de hausses des salaires (+ 7,5 %), des charges de structure (+ 5 %), et des dépenses liées à la détention de matériel (+ 3,5 %). Les péages autoroutiers ont également connu une revalorisation de 3 %, venant alourdir encore un peu plus la facture.

Cette hausse généralisée des coûts intervient dans un contexte économique fragile. En France, la croissance s’est limitée à un maigre 1,1 % en 2024 et devrait rester au même niveau en 2025. L’inflation, bien que sous contrôle à 1,2 % en octobre 2024, n’a pas suffi à stimuler un rebond significatif de la demande. Les entreprises de TRM se retrouvent donc prises en étau entre des coûts croissants et une activité économique atone.

À quoi s’attendre en 2025 ?

L’année 2025 s’annonce d’autant plus complexe que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 pourrait bouleverser les équilibres financiers du secteur. Deux scénarios sont envisagés par le CNR : si les allègements généraux de charges patronales, dits « Fillon », restent inchangés, les coûts hors carburant augmenteraient de 3,3 %. En revanche, si la réforme prévue dans le PLFSS est adoptée, l’inflation des coûts pourrait atteindre 5,1 %, voire 7,3 % pour les entreprises appliquant pleinement la déduction forfaitaire spécifique. Ces changements législatifs, combinés à des ajustements rétroactifs prévus dès fin 2024, risquent d’exacerber les tensions financières des transporteurs.

Parmi les autres composantes de coûts, le carburant reste une source d’incertitude majeure. Bien que le gazole ait vu son prix baisser en 2024 (- 6,9 %), il demeure à des niveaux supérieurs à ceux de 2021. Les prévisions pour 2025 anticipent une légère baisse du prix du baril, mais la volatilité du marché complique toute projection fiable.

Les salaires, de leur côté, devraient croître en moyenne de 1,8 %, conformément à l’inflation prévue, mais pourraient être largement impactés par les réformes sociales à venir. Les autres postes de dépenses, tels que la maintenance, la détention de matériel, ou les frais structurels, devraient eux aussi enregistrer des hausses modérées mais continues, renforçant la pression sur les marges.

Le secteur doit également composer avec des défis structurels importants. La pénurie de conducteurs, par exemple, entraîne des surcoûts liés à leur recrutement et à leur formation, ainsi qu’un risque accru de sinistralité et donc de hausse des coûts d’assurance.

Par ailleurs, des évolutions fiscales, comme l’alignement progressif du gazole non routier sur le gazole routier ou l’introduction de nouvelles taxes à l’étranger, alourdissent encore la facture pour les transporteurs, en particulier ceux opérant à l’international.

Face à ces multiples défis, les entreprises du transport routier de marchandises devront redoubler d’efforts pour s’adapter à un environnement en mutation rapide. La légère reprise attendue de la demande mondiale en 2025 pourrait offrir un peu de répit, mais des risques géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, ainsi que les tensions commerciales liées au retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, pourraient venir troubler ce fragile équilibre. Plus que jamais, l’agilité et la résilience seront les clés pour traverser cette période d’incertitudes et préserver la compétitivité du secteur.

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